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Transports et mobilité en Espagne : regards de la géographie espagnole

n° 19 - 2023

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« LA PHOTO QUI TRANSPORTE » n°32


Le téléphérique de Madrid : entre ville et campagne ?


Eloïse LIBOUREL
LVMT, Université Gustave Eiffel

    Madrid possède une ligne unique de téléphérique qui unit le quartier d’Argüelles, situé entre le Palais Royal et la Moncloa (siège de la Présidence du Gouvernement), à la Casa de Campo, vaste parc public de 1.500 ha à l’ouest de Madrid, correspondant à une ancienne forêt royale. La ligne de téléphérique passe au-dessus de la rivière Manzanares, des voies ferrées et de l’autoroute. Elle relie deux points situés nettement en surplomb de la vallée. On peut attribuer ce projet en partie à la concurrence métropolitaine que la capitale livre à Barcelone, qui a construit son transport par câble dès 1931.

    Ouverte en 1969 et longue de 2.437 m parcourus en 11 minutes, la ligne devait initialement être complétée d’un monorail reliant la station Casa de Campo (au sommet de la colline) au parc d’attractions et au zoo situés en contrebas, afin de fournir une offre récréative complète, mais cette dernière infrastructure n’a jamais vu le jour. Le complexe récréatif est aujourd’hui desservi par le métro. Au moment de sa construction, confiée à l’entreprise suisse Von-Roll pour un budget de 100 millions de pesetas, le câble a déclenché la contestation des habitants des quartiers situés en contrebas, au nom de leur intimité et de leur tranquillité.

    À l’occasion des 50 ans, l’exploitation du téléphérique (initialement concédée à l’entreprise Teleférico de Rosales) est transférée à EMT, l’opérateur public du réseau de transports métropolitains de Madrid. Sa tarification n’est cependant pas intégrée car son utilisation est principalement – et quasi-exclusivement – touristique. Le téléphérique n’est en fonctionnement qu’une partie de l’année et avec des horaires restreints. Il offre aux touristes une vue panoramique sur Madrid, le Palais Royal et, par-delà la ville, les tours du quartier de Chamartín, que l’on peut voir sur la photographie. Il relie un espace récréatif, mais il n’est pas utilisé à des fins de mobilités urbaines quotidiennes.

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p.15 - 2008
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